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Pourquoi travailler les habiletés sociales ?

Enseigner à mettre des mots sur nos émotions

Autocontrôle

Tous les humains vivent des émotions. Parfois, elles sont positives et agréables alors que d’autres fois, elles sont négatives et moins souhaitables. Nous apprenons à vivre avec celles-ci et au fil du temps, nous développons des stratégies pour parvenir à mieux les gérer. Dès le plus jeune âge, les enfants découvrent leurs émotions. Ils éprouvent de la joie en voyant le visage de leurs parents, de la peur lorsque ceux-ci s’éloignent, etc. La colère survient également très rapidement lorsque l’enfant n’obtient pas ce qu’il désire. Ce n’est toutefois pas une mince tâche de comprendre ses émotions, et parvenir à les nommer. Il s’agit d’ailleurs de la première étape que nous avons ciblée dans notre projet. Pour aider la résolution de conflits dans les classes, il est important que les élèves soient en mesure d’exprimer et de comprendre leurs émotions. ≪Il ne faut pas empêcher un enfant d’éprouver des émotions, mais plutôt lui fournir de bons moyens de les exprimer. ≫ (Naître et grandir, 2015). Sylvie Bourcier, intervenante en petite enfance, présente la notion d’autocontrôle comme étant indispensable pour maîtriser ses élans émotifs (autant positifs que négatifs). Non seulement l’enfant doit apprendre à gérer ses émotions, mais il doit apprendre à contrôler ses gestes et ses comportements. (Naître et grandir, 2016). Un enfant qui a une bonne gestion de ses émotions développera davantage de bonnes relations avec les autres. Les autres enfants rechercheront sa présence. À l’inverse, un enfant qui a de la difficulté à gérer ses émotions et ses élans de colère risque de faire fuir les autres autour de lui. Il sera également à risque d’adopter des comportements problématiques (Barriault, 2016).

 

Empathie

Pour en venir à résoudre un conflit, l’enfant doit avoir un certain sens de l’empathie. Il doit comprendre que l’autre enfant aussi vit des émotions et que celles-ci peuvent être différentes de celles que lui ressent pour une même situation. Pour avoir de l’empathie pour l’autre personne, il faut être en mesure d’identifier l’émotion qui est en jeu et de décrire le problème. Qu’est-ce qui s’est passé? Pourquoi  ne sommes-nous pas d’accord? Comment moi je me sens et comment l’autre élève se sent-il? L’élève doit être en mesure d’expliquer le problème pour en venir à le comprendre. Il doit avoir de l’empathie pour comprendre pourquoi l’autre n’est pas d’accord et trouver une solution qui plaira aux deux. C’est pour cela que les situations hypothétiques sont intéressantes à travailler avec les élèves : comment te sentirais-tu si quelqu’un t’enlevait un jouet? (Habilo Médias, 2014). Elles permettent aux élèves de s’exercer à devenir empathiques et à résoudre des conflits.

 

Émotions négatives

Bien qu’elles ne soient généralement pas souhaitables, les émotions négatives sont importantes. Il ne faut pas minimiser ce que vit l’enfant lorsqu’il vit une émotion négative. En accordant peu d’importance aux émotions négatives, l’enfant pourrait comprendre qu’il n’est pas souhaitable de les exprimer. Le contrôle de celles-ci pourrait alors devenir encore plus difficile à gérer. Généralement, les enfants ne savent pas comment exprimer leurs émotions négatives (colère, tristesse, peur). Instinctivement, les enfants vont pleurer, se montrer irritables, bouder, se replier sur eux même, etc. (Naître et grandir, 2015). Il faut leur apprendre à nommer leur émotion et pourquoi ils se sentent ainsi (par exemple, qu’est-ce qui leur a fait de la peine?). Plus tard, dans une situation conflictuelle, il sera plus facile pour l’enfant de nommer comment se sent-il.

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Enseigner la façon le résoudre un conflit

La résolution de conflit est une étape importante dans la vie des tous petits. Cependant, le processus de la résolution de conflits ne s’apprend pas en claquant des doigts (Leclerc, 2015).  Le processus leur enseigne plusieurs habiletés et leur fait développer plusieurs compétences qui leur serviront toute leur vie afin d’avoir de meilleures relations avec les autres. Il est donc important d’aider les enfants à gérer les conflits et à les guider au lieu de les régler à leur place. Ils doivent participer activement à la recherche d’une solution à leur conflit pour devenir plus autonomes et créatifs (Naître et grandir, 2015). De plus, ils apprennent à prendre conscience des autres, la résolution des conflits passe d’une perception subjective des problèmes interpersonnels aÌ€ une perception objective (Office national du film du Canada, 2007).  La résolution de conflit leur permet donc de voir qu’il y a deux côtés à considérer lors de leur conflit, soit le leur et celui des autres. «Lorsqu’un conflit survient entre 2 enfants, il peut être tentant de régler le problème pour eux. Il est cependant plus constructif d’encourager les enfants à participer activement à la recherche d’une solution.» (Naître et grandir, 2015).

 

Démarches et stratégies afin de régler des conflits dans une classe (Caron, 2012)

1.        Profiter d’une situation conflictuelle survenue dans la classe.

2.        Discuter avec les élèves pour trouver une solution satisfaisante pour les deux parties.

3.        Faire verbaliser les étapes vécues et les écrire sur un référentiel.

4.        Élaborer une banque de stratégies visuelles de résolution de conflits.

5.        Amener les élèves à faire le lien entre la nature du conflit et la stratégie pertinente à utiliser.

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Montrer les moments adéquats pour la résolution de conflits

« Avec Facebook et les textos, tout le monde est en vedette tout le temps. Dès qu’il y a une petite émotion, il faut l’exprimer immédiatement. On dirait que les jeunes ont perdu le sens du moment opportun pour s’exprimer. » (Quesnel, 2013)

 

Cette citation prouve bien l’importance de montrer les moments adéquats pour la résolution de conflits. Si vous êtes enseignant, il vous est surement déjà arrivé qu’un élève vienne vous voir pour régler un conflit juste avant que vous commenciez une leçon. Il faut donc apprendre aux enfants qu’il y a un moment pour le faire afin d’éviter ce genre de situation. On peut leur expliquer que cela peut se faire à différent moment.

  • À la récréation

  • Pendant la routine du matin

  • Pendant la routine de l’après-midi

  • Au conseil de coopération.

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Si vous décidez d’instaurer un conseil de coopération, « le conseil de coopération doit avoir lieu à intervalle régulier, le plus souvent une fois par semaine. Il est préférable que celui-ci ait lieu le même jour dans la semaine, au même moment. Les enfants savent alors quand celui-ci a lieu et quand leurs éventuels problèmes seront réglés. » (Dogot, 2014)

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Donner des moyens pour entretenir des relations positives

Dans les relations qu’entretiennent les élèves, ils ont à gérer leur propre comportement, leurs émotions et leurs capacités cognitives. La classe est donc le bon endroit pour aider les élèves dans leurs relations et pour leur enseigner les habiletés sociales (MELS, 2015). Lorsque l’environnement est caractérisé par des relations positives, cela crée un climat chaleureux et sécurisant où les différences individuelles peuvent être perçues comme des occasions de s’ouvrir aux autres et d’apprendre à les connaître et à les apprécier (MELS, 2015). De plus, encourager les relations entres les élèves faits naître un sentiment d’appartenance, ce qui peut amener un changement sur le climat de la classe côté apprentissage et comportement (Alberta Education, 2011). Voici un exemple pour aider les élèves à construire des relations positives entre eux, ils peuvent dire des commentaires positifs à l’égard d’un autre élève et remercier l’autre élève de son compliment (Alberta Education, 2011).

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Encourager l'intégration et l'acceptation de tous et chacun

Finalement, il arrive parfois que nous ayons une bonne cohésion de groupe de façon générale, mais qu’il y ait quelques élèves qui soient plus à l’écart. En effet, certains enfants à cause de leurs difficultés d’apprentissages, de comportements, de leurs différences physiques ou mentales sont mis de côté par les autres élèves de la classe. En tant qu’enseignant, il est essentiel d’agir pour venir à l’intégration et l’acceptation de tous. Les apprentissages qui feront pourront leur servir toute leur vie puisque nous vivons dans un monde ou chaque être est différent. «L’enfant apprend très rapidement que la vie  en société est certes agréable, mais aussi qu’elle comporte bien des inconvénients». (Dubé, s. d.) Nous croyons que la société de demain serait plus belle si chaque enfant est capable d’accepter la différence. Il y a plusieurs choses que l’enseignante peut faire pour aider l’intégration et l’acceptation de tous. Il y a même l’article 235 qui demande d’adapter les services éducatifs offerts aux élèves handicapés ou en difficultés dans les commissions scolaires afin d’assurer l’intégration harmonieuse de chacun dans les classes ordinaires. (Ministère de l’Éducation, 1999)  L’enseignante peut également réaliser des activités pour que les enfants puissent comprendre les différences. Nous avons moins peur de la différence lorsque nous la comprenons. (Unicef, s. d.) Puis, l’enseignante peut favoriser l’intégration en intégrant elle-même l’enfant dans le groupe et en encourageant les élèves à le faire.  C’est seulement lorsque tous les enfants feront partie du groupe que nous pourrons dire qu’il y a une réelle cohésion de groupe.

© 2018

Créé avec Wix.com

Auteures : Carolane Lefrançois, Marie-Christine Domey et Joanie Dion-Chabot.

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